Le Cirque Trottola

« Nous n’appartenons pas à une famille de cirque et nous essayons de ne pas trop revendiquer. Ça fait des clans, des catégories. Mais dans le cirque il y a des troupes, des spectacles, des gens que l’on admire, et quand on nous dit que l’on est un peu de la même famille, ça nous touche.

Le cirque se tient loin des codes et des références. Le cirque n’est pas académique, il est donc risqué de vouloir à tout prix le distinguer, le nommer, l’analyser ; le cirque est loin de tout ça ; il n’est pas consciencieux. Le chapiteau, le cercle, les numéros font partie du cirque; c’est aussi ça qui le rend magnifique.

Beaucoup de choses nous touchent, surtout dans l’art, mais pas que. Ça nous émeut, ça titille notre âme d’enfant, alors bien sûr ça nourrit, mais pas que le travail du moment que ça touche d’une façon ou d’une autre.

Le corps, on lui tire sur la gueule, on le tord, on le bleuit, il est mâché. C’est rude, entre la route, les montages, les spectacles, l’exigence de la piste, le risque de la blessure, la chute. Pour que ça le fasse, il ne faut pas le ménager. C’est ça le cirque et c’est ça qui est bon.

On a envie que ce soit simple, évident, exigent, retors, que ça surprenne, que ça grince, que ce soit bien tordu, qu’il y ait du bizarre, que ça fasse peur, que ce soit terriblement bouleversant, que ça touche, que ça inquiète, que ça raconte. On veut que ce soit drôle, spectaculaire.

On a envie de montrer notre cirque, montrer de la prouesse physique tout en faisant l’éloge de la maladresse.

Du chapiteau, de la façon de vivre, des camions jusqu’au spectacle, on veut faire du cirque ».

Bonaventure & Titoune

Créateurs et artistes du Cirque Trottola

Depuis vingt ans, le Cirque Trottola et ses artistes inventent une esthétique singulière faite de virtuosité, où l’art circassien est prétexte à raconter l’âme humaine. En tordant la réalité ils créent un monde drôle et acrobatique ouvert au présent, ici et maintenant. Le Cirque Trottola travaille et joue sous chapiteau, dans le cercle en redessinant ses contours pour chacun de ses spectacles. Le Cirque Trottola inscrit, tant que faire se peut, la tournée de ses spectacles dans la durée, avec le souci permanent d’aller au-devant des publics, permis par l’itinérance et le chapiteau.

En 2002, Le Cirque Trottola, et son spectacle éponyme Trottola (toupie en italien), sont créés, à Nexon et à Aurillac, avec l’ancien chapiteau du cirque Convoi exceptionnel. L’histoire s’est écrite avec Laurent Cabrol, Titoune et Bonaventure Gacon ; trois sur une toute petite piste avec un musicien à l’orchestre, au-dessus de la gardine (il y eut cinq musiciens, dont Branlotin au violoncelle et aux petites machines musicales de Pierre Bastien).
Trottola a été joué plus de 300 fois en 4 ans.

En 2007, création du deuxième spectacle du Cirque Trottola : Volchok (toupie en russe), sous un chapiteau neuf, avec deux gradins face à face, où la piste devient couloir. Ils sont rejoints par Mads Rosenbeck, jongleur danois. De nouvelles disciplines de cirque sont proposées et revisitées : voltige aérienne, équilibres échelle sur balai. Ils font appel l’univers musical de Thomas Barrière et Bastien Pelenc.
Volchok a été joué près de 300 fois en 4 ans, en France et à l’étranger.

En 2012, création du troisième spectacle : Matamore. Le Cirque Trottola s’associe au Petit Théâtre Baraque pour créer et jouer Matamore dans une arène creusée au centre du chapiteau.
Nigloo et Branlotin, dans l’espace du « tonneau » de leur Petit Théâtre Baraque, ont fabriqué une mixture qui leur ressemble, pratiquant un théâtre expressionniste singulier.
De leur côté, jouant de leur technique de cirque, Titoune, Bonaventure et Mads cisèlent l’univers insolite du Cirque Trottola à la couleur ferraillée, bien reconnaissable.
Les deux équipes — proches dans leur rapport intuitif au spectacle, fidèles au chapiteau, au cirque et à ses exploits, au burlesque, à l’art du clown — ont créé Matamore, un monde déroutant, féroce et cruel, tendre et envoûtant.
Le public assis en rond, sous le chapiteau rouge, autour d’une piste creusée comme une fosse. C’est là, en partie, que se déroulent les simulacres, les conciliabules et tours de force. Fosse à fantasmes, d’où surgissent des vignettes d’Epinal, musiques et sons ciselés par Thomas Barrière, Bastien Pelenc et Alain Mahé, bestiaire énigmatique et grands frissons comme dans un cirque mais autrement…
Matamore a été joué près de 300 fois en 4 ans, en France et à l’étranger et a réuni près de 90.000 spectateurs.

Avril 2018, création de Campana, 4ème spectacle du Cirque Trottola. Pour ce nouveau spectacle, le Cirque Trottola s’est équipé d’un nouveau chapiteau – gradin pour créer un autre espace scénographique.
Deux personnages en quête de lumière arrivent d’un ailleurs. Ils ont connu la lueur des tréfonds, ils cherchent l’éclat des sommets… Titoune et Bonaventure sonnent la cloche, accompagnés par les fidèles musiciens Thomas Barrière et Bastien Pelenc.
Le temps passe mais la patte Trottola est inchangée, faite d’exploits virtuoses et de petits riens, ces instants furtifs où une mimique, un regard ahuri ou un dos voûté nous arrachent autant de rires que de larmes, ces interprètes fascinants délient leurs corps pour aimanter nos cœurs.
Campana aura été joué plus de 300 fois en 4 ans, en France et à l’étranger.

La Toupie est conventionnée par la Direction des Affaires Culturelles de la Région Auvergne-Rhône-Alpes –Ministère de la Culture.